La Confluence présente
Faire corps
Exposition visible aux horaires d'ouverture du lieu
Du mar. au ven. : 16h – 18h
Sam. : 14h – 18h
Dim. : 10h – 13h + 14h – 18h
Le corps porte un message social et politique. Qu’il se libère, s’envole, reste en suspens le temps d’une Chute, ou qu’il flotte, lévite entre les rayonnages de l’Hyper consommation, il défie l’environnement urbain, ses pesanteurs sociales, et s’extrait d’une réalité trop matérialiste.
Cet équilibre précaire nous interroge sur la place de chacun dans la société. Comment s’émanciper des contraintes et lutter contre la résignation d’une place assignée ?
C’est également l’enjeu de la série ACT menée avec des personnes en situation de handicap.
Les mouvements se libèrent un instant d’un corps empêché, avec grâce et majesté. Denis Darzacq met en forme une énergie libératrice et puissante qui circule de ses modèles à nous. Il nous propose de faire corps avec les autres.
Commissaire : Patricia Morvan, Agence Vu’ avec Denis Darzacq
Photographe français, membre de l’Agence VU’ depuis 1997, vit et travaille principalement à Paris.
Diplômé de l’Ecole Nationale des Arts Décoratifs en 1986, Denis Darzacq débute la photographie en suivant la scène rock française et les plateaux de cinéma. A partir de 1989, il collabore régulièrement avec le quotidien Libération et plus généralement avec la presse nationale, avant de s’orienter au milieu des années 90 vers une photographie plus personnelle.
De la photographie de presse, berceau de sa pratique artistique, Denis Darzacq conserve un regard aiguisé sur la société contemporaine et une méthode : celle du travail de terrain au contact direct de son sujet. Mais, convaincu qu’une image réfléchie et construite peut paradoxalement servir son analyse de la société avec plus d’efficacité, il rompt avec le reportage et sa valeur de témoignage pour adopter une démarche plus analytique donnant lieu à des séries formellement très cohérentes.
Depuis 2003, Denis Darzacq recourt ainsi à des mises en scène qui reposent toutes sur le principe de la disruption. Par leur état ou leur pose, les corps – véritables dénominateurs communs de ses recherches – bouleversent l’ordre établi, sans jamais pour autant faire basculer l’image dans le spectaculaire. Envisagé comme sculpture sociale, indissociable du contexte avec lequel il interagit, le corps devient l’outil critique des difficultés ou des stigmatisations auxquelles se heurtent certains groupes dans nos sociétés consuméristes.
En mettant en scène des gestes a priori dépourvus de sens dans Hyper, La Chute ou Act I et II, Denis Darzacq fait ainsi du corps et du geste une invitation à affirmer une identité toujours plus complexe que celle qui est socialement assignée, et à reconquérir une forme de liberté là où elle semble avoir disparu.
Le début des années 2010 marque un point de bascule : avec Les casques de Thouars et Recomposition I , le corps s’hybride, le visage disparait, l’artefact prend le pas sur l’humain ; avec Recomposition II, Contreformes et Absence , sa photographie devient abstraite. Ses études sur le corps humain, le geste et le mouvement sont désormais traitées à travers la vidéo (La Ronde , installation vidéo avec la collaboration du chorégraphe Thierry Thieû Niang).
Régulièrement exposées, récompensées de prix prestigieux ( World Press Photo en 2007, Prix Niépce en 2012, etc.), ses photographies sont entrées dans de nombreuses collections publiques et privées, comme le Musée National d’Art Moderne du centre Georges-Pompidou, le Fonds National d’Art Contemporain, la collection Agnès b ou encore Marin Karmitz…
Commissaire : Patricia Morvan, Agence Vu’