"Lucinda Childs est une icône de la danse post-moderne, et membre fondateur du Judson Dance Theater. Il se trouve qu'elle est également ma tante. Nous avons décidé de travailler sur un projet de transmission et de recréation de trois soli, qu'elle a chorégraphiés et dansés elle-même dans les années 60 à la Judson Dance Theater à New York : Pastime, Carnation et Museum Piece. Nous avons repris ces trois soli au plus proche de leurs versions originales, tout en sachant qu’il n'existe pas de captations vidéo des versions de l'époque de la Judson. Lucinda m'a donné des indications exactes de chorégraphie. Elle a partagé avec moi ses anecdotes et ses archives de l'époque. Ensuite, elle m'a laissé ma part de liberté quant à l'interprétation. À l'exception de Carnation ces soli sont peu connus, et n'ont jamais été présenté hors des Etats-Unis. Ce travail de reprise, de transmission et de recréation est essentiel puisqu’il permet à une nouvelle génération de spectateurs et spectatrices de découvrir ces pièces historiques." Ruth Childs
Pastime
(1963–10’), le premier solo de Lucinda Childs explore le rapport entre le mouvement et l’objet. Un tissu extensible tendu des épaules à la pointe des pieds évoque tantôt un petit bateau, un berceau ou une baignoire. Ce solo joue avec les formes de la danse post-moderne de l’époque.
Carnation
(1964-20’) est le résultat d’une décision : concevoir une chorégraphie avec tous les mouvements possibles, exceptés ceux de la danse, et avec des objets que l’on considère comme ordinaires : des éponges, des bigoudis, un sac poubelle... Ces objets sont mis au service non pas d’une histoire, mais d’une méthode.
Museum Piece
(1965–10’) tient d'avantage d'une performance artistique ou d’un discours que d’une danse chorégraphique. Cette pièce déconstruit et transforme la danse. Utilisant l'idée de « l'objet trouvé » de Duchamp, Lucinda prend une oeuvre d'art (Le Cirque, Georges Seurat), se place comme à l'intérieur du tableau pour le décrire, non sans ironie.