Pôle Sud présente
Swan Lake solo
Durée : 35 min
Avec Swan Lake solo, Olga Dukhovna, danseuse et chorégraphe d’origine ukrainienne, réinvente le ballet Le lac des cygnes de Tchaïkovsky, pour transformer ce monument de la danse en un spectacle d’aujourd’hui.
Dans cette nouvelle version, elle relève le défi d’incarner à elle seule le corps de tout un ballet, bouleversant totalement le format de la danse et la partition musicale. En collaboration avec le compositeur Anton Svetlichny, elle se livre ainsi à une recomposition unique et puissante. Ce savant mélange donne une chorégraphie essentielle et tonique, interprétée avec brio, qui donne à Swan Lake solo des tonalités très joyeuses, pleine de liberté.
Chorégraphie Olga Dukhovnaya D’après une libre interprétation du Ballet de Tchaikovsky
Interprétation : Olga Dukhovnaya & Alexis Hedouin
Son : Anton Svetlichny
Lumière : Guillaume Jouin
Costume : Marion Regnier
Dramaturgie : François Maurisse
Régie générale : François Aubry ou Felix Löhmann
Production : Amélie-Anne Chapelain et Enora Floc’h / CAMP
Production C.A.M.P
Co-production le Quartz – Scène Nationale de Brest ; Au bout du plongeoir & la Coopération Nantes-Rennes-Brest-Rouen - Itinéraires d’artiste(s). Avec le soutien des Rencontres chorégraphiques internationales de Seine-Saint-Denis et de la DRAC Bretagne.
Remerciements au CCNRB – Collectif FAIR-E pour les prêts de studio.
C.A.M.P est une association subventionnée par la DRAC Bretagne, la Région Bretagne, le Département du Morbihan, les Villes de Lorient et Plouhinec
Née en Ukraine, Olga Dukhovna se forme à l’école P.A.R.T.S (Bruxelles) d’Anne Teresa De Keersmaeker puis du Centre National de Danse Contemporaine (Angers) sous la direction d’Emmanuelle Huynh. Elle s’installe en France et entame une collaboration intensive avec Boris Charmatz. Elle mène en parallèle sa propre recherche.
En tant que chorégraphe, elle se situe à la croisée de courants artistiques a priori incompossibles, mais dont elle se plaît à explorer les chocs créatifs et autres collisions inattendues : d’une part un folklore ukrainien perdu, effacé par le régime soviétique, dont elle revisite les mouvements, d’autre part un héritage de la danse contemporaine qu’elle a découvert durant ses études en Belgique puis en France. De cette rencontre improbable naissent deux pièces : Korowod (2012), d’après les danses traditionnelles slaves, et Hopak (2024), inspirée de l’entraînement militaire des Cosaques. Mettant à nu ces gestes ancestraux pour mieux en questionner le sens, elle les rejoue en les chargeant d’une troublante portée politique.
De sa collaboration avec le Musée de la danse de Boris Charmatz, elle a gardé une réflexion sur ce qu’elle appelle le recyclage et qui est assurément l’un des fils conducteurs de son travail : comment s’approprie-t-on, transforme-t-on des gestes puisés dans une mémoire collective de la danse mondiale ? Elle prépare une Conférence dansée sur le sujet à l’horizon 2025.
Elle a créé Swan Lake, un solo entièrement monté dans sa chambre pendant le confinement en visionnant des extraits du Lac des cygnes sur Youtube. Depuis 2022, Swan Lake connaît un succès fulgurant et a entamé une tournée internationale. Le point de départ de la pièce est un souvenir d’enfance: quand elle était petite, dans les pays de l’ex-bloc soviétique, à chaque fois qu’un dirigeant mourait, les programmes étaient interrompus pour diffuser Le Lac des cygnes. Elle explique aujourd’hui danser Swan Lake en attendant qu’on lui annonce la chute du gouvernement russe de Vladimir Poutine.
Cette logique inversée, qu’elle nomme avec autodérision "pensée magique", est une autre ligne de force de sa recherche chorégraphique. Habitée par un énergie vitale insolente, la danse d’Olga Dukhovna porte des récits oubliés ou mutilés au défi de l’Histoire. Elle porte aussi la conviction que, si une culture disparaît, il revient aux artistes de la réinventer.
Olga Dukhovna a été lauréate de la Bourse DanceWeb (Autriche), de la plateforme Aerowaves (Dublin) et du concours Danse Élargie (Paris). Depuis 2023, elle est artiste associée au Théâtre Louis Aragon de Tremblay-en-France. Passionnée par les questions de transmission, elle enseigne à l’Université de Rennes. Ses projets sont portés par la structure de production C.A.M.P.